Courant mars, j’ai eu l’occasion de monter sur le plateau des tourbières pour une mutualisation de manip scientifique.
Il me restait quelques zones à prospecter pour ma cartographie des habitats naturels qui correspondaient à la zone de suivi de la population des Albatros d’Amsterdam.
Cet oiseau marin est extrêmement rare car il ne niche que sur l’Ile Amsterdam, donc endémique.
Il est également l’un des plus grands des albatros. Son envergure adulte se situe autour de 320 à 340 cm. En gros, deux fois plus grand qu’un milan noir. Des colosses qui nichent au sol, pas du tout intimidé par notre présence. On peut s’approcher doucement sans observer une panique de leur part. Leur vol est très doux dans le ciel grâce à leur envergure. Ils semblent parfois jouer avec notre présence en faisant des trajectoires planées devant mon objectif.
Mon 135 F.2 est largement suffisant pour le shooter. Un pur plaisir d’avoir cette focale pour de l’ornithologie. La seule fois de ma vie que je pourrais shooter du piaf avec ce caillou… totalement surréaliste d’avoir un oiseau si grand et si près.
A noter que pour aller dans cette zone, il est nécessaire de respecter des précautions sanitaires. On doit enfiler des flexo, genre de pantalon de marin imperméables à la pluie mais qui tient horriblement chaud en plein soleil. Cette tenue est entièrement désinfectée, après chaque journée avec les Alba d’Ams afin d’éviter d’apporter le choléra aviaire et autres microbes dans la colonie qui serait décimée rapidement.
Actuellement, 70 couples d’Alba d’Ams nichent chaque année sur le plateau. Pour avoir un jeune à l’envol, il faut 80 jours de couvaison puis 230 jours sur le nid. Les couples très fidèles toute leur vie, tentent une reproduction tous les deux ans. La population augmente doucement ce qui est encourageant mais elle reste très fragile à cause de la faiblesse des effectifs.
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