Baignade avec les otaries

Le travail a démarré dès mon arrivée avec de nombreuses marches dans les bas de l’île pour découvrir la végétation, mais durant ce premier we après le départ du Marion Dufresne, les conditions climatiques sont favorables pour organiser une baignade au niveau de la cale en bas de la base Martin de Vivies.

Le site est une grande dalle de béton s’avançant d’une vingtaine de mètres dans l’océan indien. A cette époque, les otaries se regroupent partout sur la côte de l’île pour la reproduction et pour élever les jeunes pups. Elles apprécient ce béton lisse et confortable par rapport aux blocs de roches volcaniques. Il faudra se faire une place au milieu des pinnipèdes.

Pour organiser cette manip, il faut le médecin de base et le chef de district, puis plusieurs personnes organisatrices pour installer l’échelle et des plaques antidérapantes afin d’assurer un maximum de sécurité.

Au lendemain d’un coup de vent, l’eau au bord de la cale est assez chargée en débris d’algue, mais quelques mètres plus loin l’eau limpide. 

J’enfile ma 5/4 et je prépare mon caisson étanche de phoquographe (surnom donné par les potes du Comité Surf de Gironde), masque / tuba, palmes … prêt à faire la baignade la plus au sud de ma vie sur la planète.

Je saute directement du haut de la cale, l’eau est fraiche mais correcte, un bon 15°c à vue d’orteil car pas de crampe. 

De suite les otaries viennent à moi, curieuses, joueuses et heureuses d’être dans l’eau. Elles passent leur temps à faire des acrobaties. Leur agilité est logique mais impressionnante. 

Une petite pensée pour « You le phoque » qui m’avait attrapé le bras et laissé ses empreintes de dents dans ma planche il y a quelques années en Gironde. 

L’eau est suffisamment clair pour commencer à shooter. Les potes se succèdent autant que les otaries devant l’objectif.

Petite appréhension tout de même au début, par la présence d’un gros mâle de 200kg venu me faire un sourire à 30 cm de ma tête.

Cette baignade est l’occasion de connaitre les fonds devant cette cale qui sera mon spot de pêche. Au final pas de gros pièges, de gros blocs de roche avec un peu d’algue. 

Cette trentaine de minutes dans l’eau m’a fait un bien fou, plaisir partagé par tous, piquer une tête dans l’océan avec les otaries d’Amsterdam ce n’est pas courant.