Le premier long transit pour atteindre une cabane excentrée de la base est celui qui mène à la cabane de la pointe Del Cano. Cette pointe a été nommée en hommage à l’explorateur Basque Juan Sebastián Elcano (ou del Cano), qui a découvert l’île le 18 mars 1522 durant l’expédition de Magellan. Juan Sebastián Elcano était alors l’un des officiers de Magellan.

Ce transit est assez usant malgré la bienveillance de Damien mon prédécesseur et de John, l’infra qui est venu avec plaisir se dégourdir les jambes en dehors de la base.

Physiquement je me situe entre une éponge et une saucisse. Il fait assez chaud et pour me rajouter de la difficulté, dans le fond de ma gourde de 1,5L était restée une paire de chaussettes…oui du jus de chaussette bien infusé au bon gout de lessive. Durant le voyage j’avais fourré mes gourdes avec mes chaussettes pour gagner de la place dans la valise …. Il en restait deux apparement …

Du coup, cette randonnée de 7-8h en plein soleil avec 75 cl fut éprouvante. La trajet est simple. Il faut partir de la base sur la cote nord de l’ile pour aller au sud en longeant la cote Est. Le dénivelé est assez réduit même si cela monte et descend. La plus grosse difficulté est d’évoluer dans la végétation très très haute et très dense. Cela devient rapidement usant quand le chemin disparait et qu’il faut traverser ce mur végétal.

Bref après quelques arrêts pour faire des suivis de végétation, nous arrivons à la cabane constituée d’un module de 10m3 de volume grand max ! Une grande terrasse avec un abris extérieur permet aux motivés de dormir dehors.

Quoi faire à Del Cano ? 

Vous trouverez de quoi remplir votre carte SD au niveau de la pointe frénétiquement. Les Albatros à bec jaune et les Albatros fuligineux vous aideront à appuyer sur le déclencheur de votre appareil photo. La vue sur les falaises d’Entrecasteaux est également un site incontournable. La plus belle vue de tous les districts des Terres Australes et Antarctiques Françaises est surement sous vos yeux. 

La petite curiosité du site est le passage devant le mur végétal. Une sorte de grande parois de près de 100 m de haut, toute verte car très souvent humide grâce à l’écoulement de l’eau provenant des tourbières d’altitude. De nombreuses plantes et bryophytes (mousses) s’y développent. L’ambiance est incroyable et unique.

Que dire aussi des cris des Albatros fuligineux … difficile à prendre en vol, mais facile à écouter. La colonie se situent juste au dessus de la cabane. Le cri s’apparente à un type qui se jette dans le vide…. Particulier.

Le troisième jour c’est le départ vers la base avec de nouveau les 15 km de marche dans la végétation et le bord de mer !