Durant l’OP1, l’équipe de la Réserve Naturelle d’Amsterdam et les militaires ont eu la chance de remonter à bord dur Marion Dufresne direction la petite soeur d’Amsterdam, l’ile Saint Paul. L’objectif de cette mission était multiple : comptage d’otarie, dépollution du cratère, relève de données et réparations sur le marégraphe.

Ce début de mois d’Avril commence parfaitement bien avec ce petit séjour de deux jours en mer.

Saint Paul est la petite soeur de l’Ile Amsterdam. Située à 80 km au Sud, elle est caractérisée par un immense cratère effondré. L’océan peut rentrer dans ce cratere par une petite passe. Une endroit aux allures de petit paradis…

Il ne faut pas oublié la terrible histoire des oubliés de Saint Paul. En 1930, une pecherie à la langouste s’installe à l’interieur du cratère. Six hommes et 1 femme enceinte sont chargés de capturer des langoustes et de les mettre en conserves. La société “La langouste française” qui les emploie fera faillite et les pêcheurs seront tout simplement oubliés sur ce cailloux pendant 9 mois. Durant ce temps, quatre pêcheurs furent décédés du scorbut (manque de legumes et de vitamine C) ainsi que le bébé.

Le départ était programmé en fin d’après-midi, direction le sud en longeant la cote ouest, en passant donc devant pointe Benedicte, les falaises de la Pearl, le Mont Fernand, les trois demoiselles puis un petit arrêt devant les immenses falaises d’Entrecasteaux. 700 m de haut soit l’équivalent de deux Tour Eiffel, c’est tout simple monstrueux.

J’observe en même temps les nombreux Albatros hurleur et les lignes de houles assez conséquentes qui arrivent directement de l’Antarctique.

Cette escapade va nous faire énormément de bien, une belle coupure avec les copains sur ce bateau que l’on connait par coeur, que l’on a plaisir à retrouver avec ses couloirs, ses cabines, son restaurant et son bar ! !

C’est l’occasion de retrouver également des copains de Kerguelen qui ont terminé leur mission. Une bonne atmosphère est présente sur ce bateau, la soirée fut solide … à base de liquide peu cher sortant de ce maudit bar ;-).

La nuit fut courte car le bateau étant arrivé durant la nuit, il était impensable de faire la grasse mat.

L’objectif était de voir le levé de soleil sur cette île magnifique.

Mission accomplie, j’ai réussi à me lever malgré le rouli dans mon cerveau, l’impression que des grandes laminaires ont poussé dans mon crâne… sûrement les odeurs d’échappement du bateau 😉 hihi !

La première image de cette île fut double / triple enfin assez trouble vers 5h30 du matin. Je vous rassure après un bon petit déjeuner, mes idées étaient plus claires et je pouvais profiter de ce spectacle grandiose au fin fond de l’océan indien.

Toute la journée, j’ai pu scruter chacun des détails des falaises de cette ile, à la recherche de possible sentiers, des oiseaux pouvant peupler ce cailloux. Une partie de pêche fut organisée par les marins du bateau. A base de fils de nylon très épais, plusieurs lignes furent jetées à l’eau.

Une belle pêche avec des poissons qui n’avaient jamais été pris du bord, exemple barracudas.

Début d’après midi, le bateau quitta l’île et reparti vers sa grande soeur, trois heures de navigation en passant par la cote Est cette fois ci. Les au revoir définitifs pour les copains, un coup d’hélico et de retour sur la base Martin de Vivies, avec des souvenirs pleins la tête.

Cette petite croisière de 30 h dans l’hivernage était vraiment improbable, rien de mieux pour se préparer à 5 mois d’hivers avant la prochaine OP fin aout.